Je l’ai annoncé sur Instagram et Facebook la semaine dernière : j’ai participé au premier Start-up week-end organisé à Poitiers, du 9 au 11 mars. Je vous fais à présent un retour sur cette expérience hors du commun, qui m’a complètement remotivé et redonné foi au monde du travail.
En effet, je me pose beaucoup de questions en ce moment… chercher du travail « comme tout le monde » ? Monter ma propre boîte avec le risque que cela ne fonctionne pas ? Il faut dire que ce n’est pas facile pour moi, introvertie et timide, de sortir rencontrer du monde.
Bref ! Qu’est-ce qu’un Start-up week-end ? Comment cela est-il organisé ? Quel est le programme ? Je vous explique tout !
Start-up week-end : 54h pour monter une entreprise
Le concept est simple : le premier soir, nous arrivons dans le lieu où l’événement est organisé. Celui-ci a commencé à 18h30 un vendredi, de quoi bien entamer la fin de semaine. Il y a deux options : venir et intégrer un groupe, ou bien « pitcher » son idée, son projet, et constituer une équipe pour réfléchir tout le week-end autour de ce projet.
La contrainte ? Un pitch, c’est une minute. 60 secondes. C’est très court pour présenter son projet, et l’important c’est d’être percutant, d’intéresser les personnes qui se sont déplacées, de leur donner envie de rejoindre votre équipe. Le pitch expose donc un problème rencontré, la solution que vous avez trouvée, puis vous expliquez les compétences dont vous avez besoin : du développement, du design, du marketing…
Pour ma part, j’ai une idée de projet que je mûris depuis quelques semaines.. mais pas question pour moi de pitcher mon idée devant presque 70 personnes. Trop timide, trop anxieuse, j’ai décidé de m’intégrer à une équipe existante. 24 personnes ont pitché leur idée ce soir là ! C’est énorme !
Après les pitchs, nous avons « votés » pour nos préférés durant un temps d’échange. Là encore, il faut se faire violence pour aller voir des gens que l’on ne connait pas et discuter. Il y avait un projet qui me plaisait vraiment, autour du running. J’ai donc trouvé la personne qui l’avait pitchée et j’ai discuté avec elle, et ce ne fût pas si compliqué que ce à quoi je m’attendais !
Puis les pitchs retenus sont annoncés : 10 parmi les 24. Et malheureusement, le projet running n’avait pas retenu assez de votes. Tout de suite dans ma tête c’était compliqué : aucun projet ne me passionnait, certaines personnes n’avaient pas besoin de compétences en communication ou webmarketing. J’étais complètement déçue et l’idée de partir m’est venue à l’esprit.
Finalement, un projet s’est détaché, autour de la lecture pour les enfants. J’ai travaillé 2 ans chez un éditeur public de ressources pédagogiques, ce projet me parlait donc beaucoup. Et je suis de suite allée voir la porteuse de projet pour lui expliquer en quoi je lui serai utile, et d’où je venais. Elle était emballée et m’a donc joyeusement accueillie dans l’équipe !
5 minutes après, l’équipe était constituée : des jeunes, des moins jeunes, mais pleins de compétences : marketing, data, éducation, communication, économie. Tous un peu timides, nous avons attendu les organisateurs pour choisir un lieu de travail.
Mise en place du projet
Est venue le temps de la reflexion autour du projet. Nous avons tous commencé par nous présenter, puis par poser des questions à notre porteuse de projet (je garderai le silence sur le projet pour des raisons de confidentialité 🙂 ). Tout de suite, l’expérience de certaines personnes nous a aidé à avancer. Puis les organisateurs sont passés nous indiquer par quoi commencer : un questionnaire. En effet, le samedi matin, nous avons été jetés dehors afin de recueillir des avis auprès des « cibles » de notre produit.
Le vendredi déjà, nous avons terminé notre questionnaire aux alentours de minuit. Et la fatigue se faisait déjà ressentir. Nous avons commencé doucement, car nous avons beaucoup parlé ensemble. Mais ce qui était certain, c’est que nous allions tous nous entendre !
Arrive le samedi : dehors par un beau soleil, en petits groupes pour questionner des inconnus. Tout s’est formidablement bien passé, et nous avons pu continuer à avancer. Puis on nous annonce un élément important : les « coachs » arriveront dans l’après-midi.
Nous sommes donc passés au Modèle économique du projet : commencer à réfléchir sur chaque élément, sur la cohérence, sur ce que l’on souhaite mettre en oeuvre et/ou faire évoluer. A l’arrivée des coachs, les choses sont devenus beaucoup plus floues. Car ces personnes, des professionnels de différents domaines (comptabilité, marketing digital, communication, stratégie, cadre juridique), nous ont fais prendre conscience de chaque élément de notre modèle. Nous avons dû nous remettre en question sur chaque chose : tout recommencer, pourquoi tels choix ? pourquoi tel outil ? pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Et là, il était déjà 17h ! Le temps passait à une vitesse folle, il ne nous restait que 24h pour finir notre projet. Waw. Un sacré challenge. Mais nous étions toujours motivés ! Nous avons réalisé plusieurs brainstorming rapides sur des éléments bloquants. Et cela nous permettait d’avancer. Deux pas en avant, un pas en arrière, et ainsi de suite.
Nous nous sommes ensuite divisés en sous groupes de compétences : marketing et communication d’un côté, définition du modèle de revenu, puis les chiffres de l’autre. Nous avancions donc beaucoup plus vite, et il était déjà 10h. La fatigue se faisait réellement ressentir. Les blagues pourries ont commencé à germer.
Mais la motivation était toujours là. Une petite bière, et c’est reparti ! Une mise en commun à minuit qui a débouché sur des fous rires collectifs jusqu’à 1h30 du matin. Le bonheur. Nous sommes ensuite allés nous coucher (je devais rentrer chez moi à pied, 15 minutes de marche avec une amie qui travaillait dans un autre groupe et que j’hébergeais).
La dernière ligne droite
Le dimanche matin a bien commencé pour moi : une séance de yoga était organisée sur le lieu du Start-up week-end. Une professeure roumaine était venue nous réveiller énergiquement ! J’étais très étonnée de voir tous les tapis remplis, une bonne dizaine de personnes. Dont des hommes, dont certains organisateurs. Pas de jugement, pas de rires, pas de moqueries. Tout le monde a joué le jeu.
Bon, la prof est allée un peu vite, si bien que j’avais des courbatures dans les bras puisque je ne maîtrise pas encore parfaitement le chaturanga. Mais c’était génial de commencer la journée comme ça !
Après le petit-déjeuner, c’était reparti pour la dernière ligne droite du week-end ! Nous avons continué la définition de notre produit, notre stratégie de communication, les chiffres pour proposer un projet viable et rentable en 3 ans maximum. Un travail collectif dans la bonne humeur malgré une fatigue générale.
Il fallait également réaliser notre présentation. Heureusement, une personne de l’équipe gérait très bien cette partie. Et arrive le « pitch blanc » : le pitch devant les organisateurs. Une claque, une grosse claque. Concrètement, les orga nous ont cassé tous les points de notre présentation. L’objectif : nous faire nous remettre en question une fois de plus, et donner le meilleur de nous même dans la dernière heure de travail.
Et vous savez quoi ? On l’a fait ! En 30 minutes, nous avons changé plein de choses, créé de nouvelles choses. Un réel travail d’équipe et de confiance pour créer des visuels du futur produit.
Je ne vous cache pas qu’il y a eu du retard dans l’organisation ! Nous avons donc eu un peu de temps pour déstresser : un des membres du groupe, âgé de seulement 20 ans, a souhaité partager avec nous un exercice anti-stress. Nous nous sommes tous les 8 échappés dans une petite salle pour réaliser l’exercice : faire la chaise contre une autre personne, évacuer en criant (ou presque), puis un peu de respiration. Tout le monde a joué le jeu, une nouvelle fois, pas de jugement mais simplement une cohésion d’équipe énorme.
Les pitchs
Le moment fatidique arrive : les pitchs. Sont bien évidemment présentés les partenaires et le jury : l’Université, une banque, la mairie, et d’autres… Le stress monte et nous savons que nous sommes les deuxièmes à passer. Et le pire ? Nous n’avons que 5 minutes pour présenter notre projet. 5 petites minutes pour présenter la tonne de travail effectuée durant tout le week-end. Et une fois de plus, il faut être percutant et aller à l’essentiel.
Tout s’est bien passé, et deux jurys nous ont remercié pour ce « très beau projet« . Nous sommes tout sourire, et passons le reste de la soirée plutôt confiants. Nous avons également une idée des autres projets : aucun thème n’était imposé donc tout est possible.
Verdict ? Nous pensions être « coup de cœur » d’un des jurys, et finalement non, nous avons récolté la troisième place ! Une récompense géniale pour un groupe formidable. Une récompense modeste pour un groupe modeste. Et le truc génial, c’est que ce projet verra le jour très bientôt car nous avons motivé la porteuse de projet à le mettre en oeuvre !
Pourquoi participer à ce type d’événement ?
Ok on mange plutôt mal : pizzas, bagels, plateaux repas, coca… mais ça, on s’en fiche. On se met dans une bulle le temps d’un week-end, qui nous ouvre sur tellement plus de choses. Ce fût une véritable ébullition des cerveaux. De très belles rencontres, on apprend énormément avec des personnes qui ont d’autres compétences. Et finalement, même les jeunes peuvent apprendre aux personnes avec plus d’expérience.
Pour moi, la timide, l’introvertie, j’ai réussi à parler, exposer mes idées, argumenter, devant des personnes que je n’avais jamais rencontré. J’ai réussi à me sentir légitime dans un groupe malgré mon jeune âge. J’ai réussi à mettre ma timidité de côté. Je suis tombée dans un groupe d’introvertie, ce qui m’a bien sûr beaucoup aidée. Mais j’ai aussi pris sur moi et beaucoup évolué.
En conclusion ?
Que vous souhaitiez monter votre boîte ou non, si vous avez du temps et de l’énergie, je vous conseille fortement de participer à ce type d’événements. C’est vraiment génial de voir qu’à partir de rien, on peut construire tout un projet, et en si peu de temps !
Et je ne parle même pas de l’enrichissement intellectuel. Avoir par exemple deux petits jeunes de la fac d’économie m’a permis de voir concrètement la réalisation d’un business plan, chose que j’ai vu « en théorie » dans la formation que j’ai repris cette année.
C’était juste une expérience géniale, malgré la fatigue. Le lundi a été compliqué : reprendre les cours, avec une tête bien remplie et l’envie de continuer ce projet pour aller toujours plus loin ! Je dirais même que le mental a complètement pris le dessus sur mon corps à partir du dimanche après-midi, et ce jusqu’à lundi soir.
A retenir :
- il faut monter son projet en 54h (problème, solution, business model, business plan…)
- on peut monter des groupes de 8 personnes maximum
- toutes les compétences sont les bienvenues
- il n’y a pas de « chef de projet » : tout le monde a son mot à dire et la bienveillance est de rigueur
- on dort très peu (4h par nuit grand maximum !!)
- on créé des liens
- on en profite pour se réseauter avec des personnes sympas 🙂
- c’est tellement enrichissant qu’on ne voit pas les mauvais côtés !
Aujourd’hui, la « tension » est redescendue. Et je vous dis à nouveau, c’était compliqué de revenir sur Terre, de reprendre un rythme normal, de revoir des personnes non motivées qui n’ont pas vécue cette expérience. Il faut réellement avoir vécu un moment comme celui-ci pour se rendre compte de l’intensité, de l’adrénaline présente.
C’était un challenge pour moi de participer à ce genre d’événements. Le vendredi, je n’avais pas forcément envie de rester. J’avais des difficultés à sortir de ma bulle, à parler avec des inconnus. J’ai tout de même réussi à sortir de ma zone de confort et j’en suis super contente !
Plus d’informations sur les Start-up week-end organisés dans le monde
Avez-vous déjà participé à un Start-up week-end ou un autre événement qui s’en rapproche ? Qu’en pensez-vous ?
Marie E.
19 mars 2018Beaucoup trop chouette cet évènement.. J’ai adoré suivre ton week-end à travers ton article, tu m’as tenu en haleine au fil de tes mots. Avant de débuter mon stage ce matin, j’étais en projet de développement d’un produit éco-innovant et pendant 3 mois, nous avons fait exactement ce que vous avez fait durant ce week-end : business plan, étude marketing, technique, technologique, financière, etc. Dans le but de présenter notre projet au concours Ecotrophelia Franc 2018 fin juin. Nous envoyons notre dossier à la fin du mois et nous saurons si nous sommes sélectionnés pour aller présenter notre projet devant de des scientifiques, et de grands distributeurs et industriels. J’espère tellement que l’aventure continue.
En attendant je suis ravie de savoir que cet évènement là t’ait permis de sortir de ta zone de confort et de prendre un petit peu confiance en toi et en tes projets. Keep going !
A très vite,
Claire
19 mars 2018Hello Marie,
Je suis vraiment contente que cet article t’ai plus. Je l’ai presque écrit en une seule fois, rien que d’y repenser j’en ai des frissons ! C’était vraiment une expérience géniale, un enrichissement personnel et intellectuel fort. Et on se découvre des qualités pendant des moments comme ceux là. Par exemple, le manque de temps nous oblige à prendre des décisions très rapidement, à oublier le stress et à se concentrer, à faire équipe avec des personnes qu’on a à peine le temps de connaître.
Bref, je crois que tu aimerais monter ton entreprise ? Je te conseille vivement d’assister à un événement comme celui-ci. Ça coupe un peu de la vie réelle, mais pour ma part je ne regrette absolument pas !
J’espère que ton projet éco-innovant ira loin, j’aimerais beaucoup savoir de quoi il s’agit, si jamais tu souhaites en parler sur ton blog 🙂
Bon courage pour la suite, et bon stage !
Claire
Hajalalayina
4 août 2018Au top les startups week-end !!! J’aimerais tellement en faire un ! Comme quoi on peut en faire des choses, en 54h 🙂
Claire
5 août 2018Oui on fait énormément de choses !! Il faut dire qu’on ne sort pas beaucoup aussi ! Quand j’y repense j’ai passé des nuits courtes mais en sommeil ultra profond haha !